
Pourquoi l'IRAK ?
Une folie ? un rêve ? une bêtise ? rien de tout çà, bien au contraire, juste une énième destination dont il serait dommage de se priver tant ce pays et ses habitants qui ont soufferts de décennies de guerre et de bombardements sont accueillants, attachants, et tellement heureux que l'on viennent leur rendre visite et partager du bon temps avec eux !
Ce peuple fier qui continue d'être au milieu des conflits et des enjeux mondiaux (je pense que personne ne pourra oublier en 2003 l'invasion des Etats-Unis (encore et toujours eux...) qui voulaient "officiellement punir" les soit disant auteurs du "11 septembre" tout en ayant surtout l'objectif principal d'éliminer Saddam Hussein; Résultat ? une fois de plus ils ont mis en place un chaos dans le pays et en Syrie, laissant alors l'Iran seul gagnant de ce conflit meurtrier qui a fait plus de 200.000 civils !) à su garder la tête haute, car en plus d'envahir illégalement le pays et de violer sa souveraineté, les États-Unis ont commis, durant les 8 ans de guerre, des crimes et des violations répétées des droits sans que personne ne puisse les arrêter !
Et que Saddam Hussein ait été lui-même un violeur récidiviste des droits de ses concitoyens et de la souveraineté de ses voisins (invasions de l’Iran en 1980, du Koweït en 1990) n’y change rien; la preuve, ils sont nombreux à regretter sa disparition encore aujourdh'ui !!!
VITE FAIT - BIEN DIT
- La monnaie est le Dinars Irakien (1 € = 1.361 Dinars en janvier 2025)
- La langue officielle est l'Arabe mais au Kurdistan, c'est le Kurde qui se retrouve dans toutes les bouches - Il existe au Kurdistan 4 "gouvernorats" principaux, à savoir, celui d'ERBIL, de SOULEIMANIYEH, de DOHUK et de HALABJA
- Pour les bivouacs, c'est un peu la roulette, en principe, si vous êtes bien caché, on ne vous dira rien mais attendez vous aussi parfois à être délogés, en particulier aux abords des frontières, et ce n'est pas pour vous embêter mais pour votre sécurité - Attention l'eau n'est vraiment pas potable dans le pays, alors pensez toujours à acheter des grosses bouteilles d'eau en 5/6 litres.
Sachez également que les hôtels sont assez chers (comptez en gros 20 € pour un niveau de propreté très très moyen ...)
- Assurance obligatoire: 18 € pour un mois.
- Visa 2024: 75 $ /personne + 50 $ pour un véhicule à prendre directement à la frontière de Safwan avec un paiement en carte bancaire - ne pas oublier le Carnet de Passage en Douane à faire tamponner à l'entrée et à la sortie - il existe un E-visa de 30 jours aussi disponible mais le site ne fonctionne pas toujours très bien - on ne vous cache pas qu'obtenir le visa reste long et pas le meilleur osuvenir du voyage; il faut être patient, attentif car tout est long, très long parfois (pour nous plus de 5h00 !) et super mal organisé (l'idéal étant de trouver un local parlant Anglais, qui fait ses papiers au même guichet que vous, et qui vous aidera au niveau traduction...) .
Désormais le visa qui est délivré pour le Kurdistan Irakien (Nord du pays) est valable pour l'Irak Fédéral (le pays continue d'être "coupé" en deux même si l'Irak est le seul pays à reconnaitre le Kurdistan à l'intérieur de ses propres frontières !)
Il y a beaucoup de chance que l'on vous fasse également payer une taxe de 20 € pour la fouille du véhicule à la sortie de l'IRAK vers la TURQUIE, c'est comme çà, et on vous fournira même un petit papier en récépissé (nous n'avons toujours pas compris pour quoi faire, mais vous n'aurez pas le choix !) - à noter qu'il vous faudra également débourser 43.000 dinars à la douane....
Pour ce qui est des frontières, les choses peuvent changer mais pour ceux qui veulent passer dans les pays voisins, sachez que pour l'IRAN, la solution la plus sûre est "Shalamchech" au sud ou alors vers la Turquie (Ibrahim Khalil) au Nord.
Carburant: Si trouver du Diesel au Kurdistan n'est pas un problème (attention à la qualité tout de même, MZHDA fait parti des meilleurs stations pour la qualité de ses carburants) , dans le reste du pays, cela reste plus compliqué et il vaut mieux ne pas attendre d'avoir 5 litres dans le réservoir pour y penser... en effet, il existe des restrictions, y compris pour les Irakiens qui ne peuvent obtenir qu'un certain nombre de litres par semaine, et donc, c'est eux qui ont la priorité en fonction des numéros de leur plaque d'immatriculation; Cela entraine parfois de longues négociations aux pompes (préférez les gouvernementales aux privées et n'hésitez pas à demander de l'aide auprès de la police ou des militaires qui savent en principe où il en reste...) qui se terminent soit par une réussite, soit par un échec et une proposition à aller voir plus loin; le prix quant à lui en janvier 2024 était de 0.30 cts/litre.
Nourriture: Alors déjà, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est ici que nous avons vu les plus beaux légumes n, les plus beaux fruits de tout notre voyage, donc si vous êtes "fan", comme nous, vous serez heureux en Irak; Ensuite, il ne faut pas pour autant oublier de gouter aux nombreuses spécialités locales souvent à base de viande d'agneau, et pour commencer, leurs excellent shawarma (viande grillée dans un sandwich roulé) ou encore leur Bamia (ragoût). Leurs nombreux pains sont tout aussi délicieux, surtout s'ils sont consommés dans la demi heure !
Quand partir ? Je répondrai toujours et encore qu'il n'y a aucune période préférable car chacun est diffèrent; pour notre part le mois de janvier, bien que froid la nuit (surtout dans le Nord) fut une période propice aux rencontres et aux partages - dans tous les cas les mois les plus "doux" sans être trop chaud, sont en principe soit Avril et Mai soit de septembre à novembre.
Est ce un pays dangereux ? Impossible de faire de généralités au vu de l'instabilité géo-politique du pays, mais une chose est sûre, pour NOTRE PART, nous nous y sommes senti en sécurité tout au long de notre séjour - vous ferez face à des très nombreux check point sur la route, cela peut parfois prendre 10 ou 20 minutes mais tout se passe toujours avec des sourires et beaucoup de bienveillance !
Concernant la tenue vestimentaire des femmes... elles ne sont pas obligées de porter un foulard dans la journée dans les rues (même si vous vous ferez moins remarquer avec n, par contre, vous devrez en avoir un lors de la visite des sites religieux.
Pour le reste, franchement, aucun sentiment d'animosité, que des sourires et des bras grands ouverts; pour être totalement transparent, nous avons connu une nuit assez effrayante dans le Nord du Kurdistan (certainement par manque de chance de ne pas être au bon endroit au bon moment) comme vous pourrez lire plus bas le résumé, et même si je peux vous assurer que de se retrouver au milieu de ces combats reste un moment difficile à imaginer tant qu'on ne l'a pas vécu, le mois passer dans le pays aura été sans aucun incident ni aucune autre inquiétude.
Bon plan garage: L'adresse qu'il vous faut se trouve dans la capitale, c'est chez Ghaith qui connait les 4x4 comme sa poche et fera tout pour vous aider quel que soit votre soucis mécanique - pour le trouver, rien de plus simple, c'est ici .
Bon plan Hotel: Si vous vous arrêtez à KARBALA, le Coral Karbala est une bonne solution, le patron parle super bien anglais, vous serez au centre mais dans la vieille ville et la chambre avec le petit déjeuner coute 54 € pour 2 personnes en ce début 2025 - Demander au patron où vous pouvez garer votre véhicule en sécurité, il vous fera rentrer dans une maison au dos de l'hotel.

une fois que vous aurez votre assurance, les divers papiers, etc.... il faudra se rendre ici pour obtenir le précieux sésame, à savoir le visa avec des douaniers plutôt sympas - bureaux impeccables.

Le bureau pour l'assurance automobile, c'est ici qu'i faudra faire attention car vous serez entourer de personnes de tout horizons qui voudront essayer de vous soutirer quelques dollars pour vous aider; n réalité, ne soyez pas pressés, prenez votre temps, et vous verrez des officiels venir vous expliquer les différentes démarches à suivre !

merci à l'Irak et aux Irakiens pour tout ce que nous avons pu partager !

Bienvenu dans ce pays magique !

La première impréssion est bien celle-ci, mais il ne faut le savoir et surtout pas rester là-dessus !

Un peu le bordel sur les routes... mais c'est plutôt plus tranquille qu'en Arabie Saoudite malgré tout !

Premier bivouac que l'on trouve un peu à l'arrache....

mais trés rapidement, nous sommes "repérés" par cette famille adorable qui ne peut pas imaginer ne pas nous inviter....

Du coup, premier soir et premier repas local partager avec nos hôtes !

Au petit matin, la visite d'Alakma, notre nouvel ami du matin qui vient nous demander si nous avons besoin de quelque chose...
Finalement on arrivera à lui faire prendre un café "arabe" avec nous dans la cellule !

Nous voilà partis pour découvrir les fameux marais Irakiens ou plus communément appelés "Ahwar"

Ici, l'histoire est lourde de conséquences et partage le pays et les hommes, mais ce qui compte avant tout, c'est de pouvoir unifier tout le monde afin d'en assurer la préservation d'autant plus que le sud de l'Irak, se trouve parmi les cinq régions du monde le plus profondément touché par le réchauffement climatique !

Les marais d'Irak constituent l'une des régions les plus intéressantes du monde; ils étaient baignés depuis des siècles par les crues printanières des fleuves "Tigre" et "Euphrate"; ils se composent d'environ 15 000 km² de roselières, de lacs, de joncs, de canaux et bien plus encore...les Sumériens, les Assyriens, les Chaldéens, les Perses, les Grecs, les Romains et les Arabes s'y sont succédés et à chaque fois, des milliers de réfugiés ont fui vers les marais sans chemins.
Puis Saddam Hussein est passé par ici, dévastant cette zone humide d'Al-Ahwar pour des raisons de gestion des populations.

Les efforts de restauration en cours ont permis de réaliser des progrès considérables dans la restauration des zones humides et de leur diversité biologique et culturelle, et les quelques habitants qui vivent encore ici espèrent bien que cet endroit redevienne le grenier permettant à chacun de se nourrir confortablement !

le monument des martyrs de Chibayish rends hommage aux habitants des marais qui ont été exécutés par Saddam Hussein en 1991 à la fin de la guerre du Golfe.

Les tombes ne portent pas de noms afin de symboliser le fait qu'ils ne soient pas morts, mais qu'ils ont seulement défendu la patrie et sont restés unis dans le sacrifice !

La pêche reste bien maigre malgré les techniques ancestrales parfaitement maitrisées !

KERBALA, ville sacrée où actuellement, plusieurs milliers de Libanais (plus de 20.000 d'entres eux seraient actuellement dans le pays !) chiites fuient les frappes israéliennes pour se réfugier dans la ville qui est un haut lieu du chiisme; Les liens entre le Liban et l’Irak sont forts car ils partagent la même "idéologie" entre chiites des deux pays, surtout depuis 1979.
Et c'est vrai que l'on voit souvent des drapeaux Libanais au détour d'une rue depuis le début du conflit Israélien, les Irakiens voulant montrer leur soutient inconditionnel au peuple voisin.

Depuis les toits de la ville où les autorités musulmanes chiites ont même réquisitionné des hôtels pour offrir aux réfugiés plusieurs repas par jour et un hébergement temporaire !

Dans les rues, les nombreux petits marchands nous régalent de toutes ces spécialités et nous offrent souvent ce que nous sommes venus testés au point de nous gêner par tant de générosité !

Cette ville sainte parmi d'autres semble être en travaux permanent

Chantier gigantesque et quasi permanent, comme partout en Irak - Ici, personne n'y fait plus attention, quant à nous voyageurs, cela fait partie du "charme" dans la découverte.

Une ferveur calme et presque apaisante règne en ces lieux !

Et pourtant... c'est le 10 octobre 680 que Hussein, le petit-fils du Prophète, est massacré par les troupes du calife de Damas et c'est dans le sang que se fonde le schisme entre les sunnites et les chiites, clé des déchirements de l'islam d'aujourd'hui.

On repart direction BAGDAD, la capitale, que dis-je, la mythique capitale !
En route on trouve de nombreux marchands de riz en bord de route; nous avons hâte d'arriver et de découvrir cette ville tellement marquée par l'histoire !

Nous ne sommes plus trés loin de cette capitale historique que nous attendons tant de découvrir !
Ici le paysage urbain évolue sans cesse, le moderne se mélange à l'ancien, et de nouveaux bâtiments sortent tous les mois de terre; le projet du métro de Bagdad devrait offrir un système de transport efficace réduisant drastiquement les embouteillages dans la capitale... des autoroutes voient le jour ou sont en construction, reliant la capitale aux autres villes.

Nous voilà chez notre ami Ghaith, un homme profondément humain et un mécanicien hors-pair passionné de 4x4 et d'aventures de toutes sorte, si vous avez un problème sur votre véhicule ou si vous voulez faire une vidange complete avec des huiles de qualité, c'est ici qu'i faut venir (adresse et infos sur le garage dans les bons plans que vous retrouverez en haut de page).

et quand Ghaitz te dit de venir chez lui, il met les petits plats dans les grands !!!

"Bagdad by night" histoire de bien s'imprégner de l'ambiance !
Ici, le café Shabandar est l'un des plus anciens cafés de Bagdad, ouvert en 1917, le café était un lieu de rassemblement pour les politiciens et les intellectuels; Malheureusement fermé lors de notre passage pour cause de rénovation, nous ne pourrons y flâner ...

Malgré le contexte actuel, pas grand chose d'inquiétant dans les rues (attention, nous savons parfaitement où nous sommes et sommes pleinement conscient du danger qui peut arriver à tout moment) si ce n'est de nombreux quartiers plongés dans le noir, en particulier dans la vieille ville où certaines rues ont été réhabilitées.

Malgré tous les événements, les drames, Bagdad conserve encore son cœur après des siècles, Bagdad est toujours un lieu de rassemblement pour de nombreux artistes et amateurs de culture: Ici, La statue d'Al-Mutanabbi (sculptée en 1977) est en bronze et représente le poète qui a donné son nom à la rue.

Petit matin tout tranquille.... et NON, nous ne sommes pas en Inde !

dans les cafés, on lit autant que l'on joue, sans doute un moyen d'oublier le passé ....

Cette ville (la deuxième plus grande ville du monde arabe après le Caire) qui a subit tant de bombardements, tant d'attentats ne meurt jamais, elle est Immense, faite de buildings, de centres commerciaux mais aussi de façades défrichées, poussiéreuses encore marquées par les balles et le obus; partout, la circulation y est compliquée,; on y trouve des militaires lourdement armés partout, toujours souriants mais dont leur arme en dit long sur ce qui peut se passer à tout moment....

Le bric et le broc, le bazar qui est partout, on vends, on troc, on achète...

Difficile séparation avec Ghaith, un garçon tellement incroyable... mais on se reverra mon ami !!!

On sort de Bagdad et on prends une dernière petite piqure de rappel pour ne pas oublier - Cette transformation du pays et particulièrement de sa capitale témoigne de la résilience et du progrès de ses habitants, cela en fait sans aucun doute un symbole d'espoir pour l'Irak et la région.

Tout au long de la route, des contrôles, des check-point et ce genre de.... qui nous rappellent bien que le pays n'en n'a toujours pas fini avec ses ennemis !

Nous y voilà, on passe dans le KURIDSTAN, sous la pluie et dans le froid !

SOULEYMANIEY, la "capitale" du Kurdistan, une grande ville de plus de 800.000 habitants, et pourtant hyper tranquille et très agréable à découvrir à pieds, surtout dans les vieux quartiers !

Le bazar, le meilleur endroit pour se perdre, une matinée ou une.... journée!

on commence par un petit déjeuner local avec quelques délices au fromage histoire de prendre des forces !

Le tchai ne se refuse jamais par ici ! (je n'ai toujours pas compris comment le gars qui sert çà au milieu de la rue et qui se brule à chaque verre les doigts avec l'eau bouillante ne "bronche" pas d'un cil !!!

Des fruits et des légumes magnifiques à tous les étalages, un vrai rêve après quelques mois de voyage un peu plus compliqué à ce niveau là !

Des sourires et de la joie de vivre mais aussi un certain regard "d'adulte" sur leur situation !

La visite du musée du "Génocide" reste incontournable si l'on veut essayer de comprendre une partie de l'histoire....


Les Peshmergas, ces combattants aussi courageux qu'intraitables y sont à l'honneur !

Dans la courre, les chars, blindés, chenillettes ou camions employés pendant la guerre IRAN/IRAK de 1980 à 1988.

A l'intérieur des locaux, cette lampe en dit long...

Ici, quelques uns des portraits des milliers de morts qui ont participés à cette guerre/révolution de septembre 1961 qui aura durer pendant presque 10 ans entre les forces du PDK et l’État central irakien dirigé par les nationalistes Arabes.
Mais ce ne fut qu'une courte pause, car les peshmergas ont repris du service dans les années 1980 contre le régime de Saddam Hussein…

Une des mines que l'on trouve encore par milliers dans certaines parties du pays (toutes fournies par les pays comme les Etats Unis, la Belgique, Israel, l'Egypte, la Yougoslavie, le Portugal, etc....) et qui ont fait de nombreux dégâts sur les Peshmergas !

La fameuse statue de Sadam Hussein érigée en 1997 sur la base militaire de KIRKOUK avant d'être démolie par les habitants de cette même ville en 2003 avant que le journaliste Fayaq Hamasalih ne décide de la rapatrier ici, dans sa ville, en en faisant don au musée "Amna Suraka", afin que l'histoire ne soit à jamais dans les mémoires des nouvelles générations...
il est écrit au pied:
"The fall of Sadam Hussein and his repressive régime proved that victory belongs to the people"

On remonte toujours plus au nord et une piste découverte au dernier moment nous offre des paysages incroyables !

Nous arrivons à MAWAT, le dernier village accessible avant la frontière Iranienne, malheureusement, au vu des événements actuels, la police et les militaires nous empêchent d'aller plus loin; En réalité, après avoir négocier pour y passer au moins une nuit, un d'eux nous apprends que cela fait déjà 48h00 que les forces du PKK bombardent la zone et que le danger est vraiment important !

Nous redescendons de quelques kilomètres seulement et après avoir emprunter une piste boueuse et bien glissante, nous arrivons sur ce petit coin de paradis pour un bivouac de rêve !

La nuit à été glaciale (-5°) mais au petit matin... quelle vision !!!

Les montagnes sont belles et sauvages dans cette vallée dont je tairai volontairement le nom...

Les routes sont magnifiquement entretenues (humour) et nous nous mettons à regretter les pistes !

Que dire devant un tel paysage ?

Petit arrêt déjeuner avant de passer le col... je teste les "abas" qui viennent d'arriver , c'est tout frais, tout chaud et ... pas si mauvais au final !

Non,non, je ne vous dirai pas son nom, il faut que cela reste dans cet état encore longtemps, alors, à vous de trouver !

Ce soir il faut encore trouver le moyen de se "planquer", la zone est sensible en ce moment et les militaires tournent et vérifient absolument tout ! On trouve refuge dans une ferme, un peu à l'écart de la route qui doit nous mener à MOSSOUL et après leur avoir demander leur accord, nous avons l'autorisation de ce charmant petit couple de se mettre là pour une soirée !


Nous n'y passerons qu'une seule nuit, car il faut "bouger" pour ne pas se faire repérer et ne pas apporter d'ennuis à nos hôtes, mais qu'est ce que c'est dur de quitter ces lieux même si pour une fois "Google translate" n'a pas pu nous aider ... je garderai longtemps le regard de cette femme rempli de douceur et de bonté qui avec ses yeux nous suppliait de rester encore quelques jours ... sniff !

Tous nos amis nous ont dit qu'il fallait absolument venir ici, que c'était sans doute l'une des plus belles (petites) ville du Kurdistan, en plus d'être un des plus anciens puisque les lieux sont habités depuis l'antiquité, alors, nous sommes venus découvrir cette ville au coeur des montagnes !

Et effectivement l'acceuil est à la mesure de ce que nous avions entendu, sans parler de ce repas qui est sans doute l'un des meilleurs que nous ayons eu l'occasion de manger dans le pays - si vous voulez vous arrêtez, c'est ici : Wooden Land restaurant !

La vieille ville en particulier constituée de maisons superposées de chaque côtés de la montagne e fait un peu penser à Namche-Bazar au Népal !

IL faut avouer qu'en dehors de cette petite ruelle l'intérieur de la ville reste vraiment très peu entretenue et vu que c'est un des hauts lieux du tourisme Irakien, c'est bien dommage... on dirait même que le vieux village est peu à peu abandonné au profit de la ville nouvelle, bien plus ordonnée et propre - si vous êtes dans le coin, pensez à aller voir le canyon de Gali Ali, rien d'extraordinaire mais si il y a de l'eau, c'est beau !

Notre bivouac est idéalement placé, nous avons trouvé une piste qui monte assez haut et qui domine véritablement toute la plaine !

C'est rare mais pour une fois je vous donne le point de bivouac car dans le coin c'est pas simple de trouver un endroit tranquille - c'est la petite tente que vous voyez en haut à droite - le cœur c'est parce qu'on a vraiment aimé cette petite ville, les couverts c'est l'emplacement du restaurant (Wooden Land Restaurant) où vous pouvez aller sans problème et dont je parle juste au dessus avec le lien .

De nuit, c'est pas mal non plus et c'est bien plus grand que ce que l'on pensait, mais depuis notre perchoir, aucun problème, nous ne ressentons pas du tout le monde - une date à retenir cependant , c'est le 21 mars, chaque année, se déroule le "nouvel an Kurde" (le Newroz) et c'est l'occasion de voir de nombreuses manifestations et de partir dans les montagnes alentours avec les bergers et tous les habitants !

Dernier petit tour dans le village d'AKRE aux constructions traditionnelles Kurdes (malheureusement assez sale...) avant de retrouver les check-points contrôlés par les Peshmergas.

Une belle route pour faire du vélo, les cols Français sont presque "plats" par rapport à lui, c'est le paysage que vous aurez lorsque vous prendrez la route du nord (en revenant un poil sur vos traces) de Dinarta en passant par Sar Gali !

Je ne comprends pas bien mais cela me semble assez explicite, on va éviter de sortir des sentiers battus et surtout du bitume pour une fois !

Après de nombreux check-point un peu plus tendus (pas avec les militaires toujours aussi sympa mais plus "rigoureux") que d'habitude, mais où personne ne nous a rien dit, nous voilà dans ce bel endroit dont on ne se doutait pas qu'il allait devenir notre pire nuit de ces 6 mois de voyages ...

Il est 20h00 lorsque les première frappes commencent à se faire entendre dans le loin... puis les tirs d'AK 47, de Kalash se mêlent à cet enfer, les obus des canons au sol qui passent juste au dessus de nos têtes, les tirs de mitrailleuses automatiques depuis les hélicoptères qui tournent au ralenti (le "pas" caractéristique des pâles comme pour un sauvetage en montagne lorsqu'ils sont en stationnaire) à quelques 20 mètres au dessus de nos têtes jusqu'à 3h00 du matin avec des puissances de feu incroyables, seront nos "compagnons" de la nuit; nous n'avons pas vraiment peur, je ne sais pour quelle raison, peut être parce que l'on y croit pas vraiment malgré la réalité de la situation !
Un peu plus tard, c'est le black out total, tous les villages sont éteints et dans la nuit noire, les tirs sont encore plus impressionnants avec des traces rouges qui m'impressionnent de par leur nombre (Julia se cache au fond de son duvet pour essayer de ne rien voir) alors que nous sommes juste en dessous et qu'à chaque instant, nous pouvons être la cible "involontaire" de ces tirs incessants - J'ai l'habitude d'entendre les hélicos en montagne, ceux du PGHM en particulier, mais c'est pour notre "bien" qu'ils sont là, c'est notre sortie de secours dans une paroi, mais là, ce "wouf-wouf" des pales ne me donne pas du tout le sourire... je relève le coin de la bâche tout doucement en mettant une chaussette devant l'écran du téléphone pour ne pas voir la lumière de l'écran et je prends trois petites vidéos, très courtes, sans savoir exactement pourquoi... je referme la toile et m'allonge à côté de Julia qui a même réussi à s'endormir (!!!) vers 2h00 du matin, certainement la fatigue.

Au petit matin, tout est calme, le soleil apparait et rapidement on voit arriver un pick-up avec une mitrailleuse sur le plateau, d'où descendent 2 officiers; Sur le coup, je me dis que c'est encore une autre épreuve qui nous attends, d'autant qu'il est clairement écrit sur sa veste "commandos" sur leur veste... avec quelques mots d'Anglais ils nous posent des questions et nous demande si tout va bien ?
Je suis un peu rassuré car ils ne viennent apparemment pas pour nous... je lui réponds que oui mais que nous "avons bien entendu les tirs tout au long de la nuit ; Il me regarde et me dit que ce fut une nuit compliquée pour tout le monde car c'était des attaques violentes du PKK (le parti des travailleurs du Kurdistan) qui durent depuis plus d'une semaine sur la région (d'où notre "expulsion" il y a quelques jours en bordure de la frontière Iranienne !) qui est depuis plus de 40 ans en conflit avec le voisin Turc (une véritable guerrilla qui à fait presque 50.000 morts), même si Abdhullah Ocalan, le chef du parti âgé de 75 ans semble vouloir mettre en place un cesse le feu depuis quelques mois en collaboration avec Erdogan.
Ce sont les Peshmergas qui sont venus pour en découdre et surtout pour tenter de stopper la progression des troupes du PKK (mais aussi des Turcs semble t'il !), bref, beaucoup de monde autour de nous hier soir pour ce "joli" feu d'artifice... et nous ne sommes pas au bout de nos surprises, cette attaque ayant fait beaucoup parler les états-majors, ce matin c'est le Général - - - - - (vous comprendrez que je ne donnerai pas de nom même s'il s'est présenté à nous !) en personne qui vient constater les dégâts entourer d'une bonne vingtaine de militaires (tous des commandos) armés jusqu'aux dents et positionnés tout autour de nous; Ils arrivent avec de gros 4x4 (que des Toys bien sûr) et quelques pick-up armés de mitrailleuses pour sécuriser la zone - Mon interlocuteur, vraiment très gentil, me dit que malgré tout nous pouvons rester ici sans problème... pour notre part, sans se presser, et puisque de toute manière nous ne faisions que passer, nous quittons les lieux pour rouler un peu plus vers l'Ouest.

La vue sur la plaine est vraiment magnifique !

Un gros coup e coeur personnel pour cette petite bourgade d'Amedi.

La route pour MOSSOUL est vraiment belle même si elle n'est pas de tout repos....

Les camps de réfugiés sont nombreux dans la région et leurs conditions de vies ne sont pas des plus confortables, surtout en cette saison.


Nous faisons un petit tour dans le village de LALISH, l'endroit le plus sacré pour les Yézidis, un peu comme la Mecque ou Médine pour les Musulmans... Le Yesidisme est la religion la plus ancienne de Mésopotamie et pourtant il n'existe aucun livre sacré, ainsi, tous les rites se transmettent à l’oral et il est impossible de se convertir à cette religion. Souvent persécutés (encore en 2014 par DAESCH) ils sont considérés comme des adorateurs du diable par les musulmans; Les lieux sont calmes et sereins, il faut enlever les chaussures qu'il pleuve ou qu'il neige pour pénétrer dans tout le village; La visite est agréable mais je ressens comme un mal être car beaucoup d'ouvriers travaillent à l'embellissement des lieux pour que l'endroit devienne un très prochain lieu touristique à péage...
Sur la photo de gauche on peut voir l'entrée du temple du Sheikh Abi Ibn Musafir avec une porte d'entrée au seuil surélevé sur lequel il ne faut surtout pas mettre le pied selon la croyance Yesidi.

Nous pénétrons ensuite dans cette pièce, l'Hesen Dana; comme on peut le voir , c'est ici que l'on stockeait l'huile d'olive qui servait à allumer 365 lampes par jour à Lalish, avant le coucher du soleil, à l’intérieur et à l’extérieur des temples, reflétant le symbole de la lumière du soleil qui n'est autre que la lumière de Dieu lui-même.

Quelques anciens voient cela d'un oeil... mais restent très hospitaliers et nous offre le thé avec beaucoup de gentillesse - Les Yézidis sont censés effectuer un pèlerinage de six jours à Lalish au moins une fois dans leur vie.

Le bivouac du soir est juste parfait , au milieu de rien, au bout d'une piste quasiment plus empruntée

Le réveil se fait avec les moutons qui sont plus réchauffés que nous avec cette température glaciale !

Nous voilà à MOSSOUL, cette ville qui signifie "le point de rencontre" en Arabe, est celle que je voulais absolument voir, celle qui pour moi, représente encore plus la souffrance que du peuple Irakien que la ville de Bagdad !

On commence la visite par le fameux marché aux poissons dans la vieille ville....


Puis quelques mètres plus loin, nous sommes plongés dans une toute autre ambiance; c'est ici qu'entre juin 2014 et juillet 2017, plus de 80 % de la vieille ville a été détruite - tous les bâtiments où on trouve l'inscription "SAFE" sont en principe "propre" de tout engin explosif, on dit bien "en principe".... plus personne ne vit ici (en dehors d'une centaine de famille pour lesquelles leurs maisons ont été réhabilitées) mais les traces sont profondes !


on peut clairement voir les impacts des balles sur les murs - sur la photo de droite, ce sont les habitants eux mêmes qui avaient percés leurs murs pour pouvoir s'échapper par une autre côté lorsque les militaires rentraient en force chez eux !
C’est dans cette zone qu’ont eu lieu les derniers combats entre les forces armées irakiennes, kurdes et des milices chiites....

Au cours de notre incursion, une belle rencontre va s'opérer... ce monsieur qui parle un Anglais parfait est un ancien professeur qui va malgré les difficultés du terrain venir avec nous pour nous expliquer et nous montrer ce que nous n'aurions jamais vu sans lui !

En marchant, on peut se rendre compte à quel point les frappes furent d'une extréme violence !
Normalement, ici, c'est le premier étage de la maison ....

Nous pouvons clairement voir que le MOSSOUL "moderne" est en reconstruction depuis 2017 alors qu'ici, rien ne se passe après des années d’occupation par l’organisation de l’État islamique.

Nous laissons ces décombres avec beaucoup d'amertume, de colère


On retrouve le bazar, animé comme jamais et on en profite pour aller dans le plus ancien salon de thé de la ville avec notre nouvel ami qui passionne Julia par ses récits aussi "durs" soient ils !

Quelques jours plus tard nous reprenons la route par les montagnes , nous savons qu'il ne reste plus que quelques kilométres avant de passer la frontière "d'Ibrahim Khalil", alors on essaye de profiter à fond !

La voilà la fameuse frontière que l'on redoutait tant et plus car c'est elle qui nous fait comprendre que l'on quitte le Moyen-Orient qui nous aura tellement rempli les cœurs et qui nous manque déjà beaucoup, beaucoup...
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